

Les millions en jeu lors de la table finale WSOP font rêver tous les joueurs de poker du monde. Atteindre ce moment assure de changer votre vie à tout jamais alors que cette année encore, l’ensemble des neuf de novembre allait empocher une cagnotte dans les sept chiffres… Ou est-ce vraiment le cas? Une fois l’impôt prélevé, on se rend compte qu’il y a dix et non neuf gagnants lors de cette table finale!
La table finale 2014 avait constitué une maigre récolte pour l’IRS alors que de nombreux joueurs du Royaume-Uni étaient présents. Selon le traité anglo-américain, les gains de jeu sont exempts d’impôt pour tout citoyen anglais.
Les choses furent de retour à la normale cette année alors qu’un seul joueur aura évité de voir son lot être amputé par l’impôt. Avec une table finale à saveur américaine, l’IRS sera en fait la grande gagnante de cette table finale. En effet, elle aura ultimement amassé 8 467 091 $ des 24 806 976 $ en jeu, soit 34.13% de la cagnotte. À titre de comparaison, le champion Joe McKeehan a décroché un lot brut de 7 683 346 $.
Le comptable américain Russ Fox a dressé un portrait précis des taxes prélevées pour chaque joueur sous ce texte. Voici les conclusions tirées :
À tout seigneur tout honneur, amorçons avec le champion. Quel montant net conservera Joe McKeehan? Sur les 7 683 346 $ empochés, l’Américain s’autoqualifiant de joueur professionnel devra d’abord payer un impôt de travailleur autonome de 3 073 240 $ à l’IRS. S’ajoute l’impôt de Pennsylvanie de 235 879 $ et celui de sa ville locale de 76 833 $. Il verra son lot être amputé de 44.07%, conservant au final 4 297 394 $.
Joshua Beckley du New Jersey regrettera probablement son lieu de résidence, réputé pour son haut taux de taxation. Il devra se départir de 46.56% de son lot, payant 2 081 719 $ sur les 4 470 896 $ amassés.
Neil Blumenfield, en tant que joueur amateur, sera taxé différemment. Si son gain ne se qualifie pas comme recette de travailleur autonome, rappelons que les gains de jeu demeurent imposables aux États-Unis. Son niveau de taxation dépendra donc de ses gains annuels autres. Néanmoins, résidant en Californie, ce dernier a le peu enviable honneur de se départir du plus large pourcentage de son lot de l’ensemble des finalistes américains. On estime qu’il paiera un total de 46.86%, conservant 1 805 764 $ sur son gain de 3 398 298 $.
Max Steinberg de Las Vegas sera l’Américain le moins taxé de cette table. Il devra certes payer l’impôt fédéral comme travailleur autonome, mais il échappera à toute autre taxation alors que le Nevada ne prélève aucun impôt additionnel. Il paiera du coup 40.99% de son gain, soit un versement de 1 072 055 $ sur son gain de 2 615 361 $. Ce dernier se qualifie avant tout de joueur professionnel de Daily Fantasy Sports. Alors que le Nevada vient de rendre ce jeu illégal dans l’État, il ne serait pas surprenant de voir Steinberg se relocaliser ailleurs au pays dans l’année à venir.
Ofer Zvi Stern d’Israël a terminé au 5e rang. Le traité entre Israël et les États-Unis ne couvre pas les gains de jeu. Du coup, ce dernier a vu son gain être amputé de 30% dès le versement de son lot. De plus, les gains de jeu sont soumis à l’impôt dans son pays de résidence. Il aura certes un crédit pour les 30% payés aux États-Unis (évitant une irréaliste double imposition complète), mais il versera néanmoins 326 679 $ additionnels à son pays. Avec l’argent déjà versé à l’IRS, il aura perdu 47.09 % de son gain.
Thomas Cannuli est un joueur professionnel du New Jersey. Il devra donc payer ses impôts en tant que travailleur autonome sur les deux paliers de gouvernement, perdant 44.89% de son lot. Il conservera 785 996 $ sur les 1 426 283 $.
Pierre Neuville a remporté le 7e lot de cette table. Or, il aura ultimement le 5e plus large montant net! Il en est ainsi, car le traité entre la Belgique et les États-Unis exemptent les Belges d’une taxation sur gain de jeu en sol américain. De plus, tout comme au Canada, la Belgique n’impose pas les gains de jeu des joueurs amateurs. Ce dernier conservera son lot total de 1 203 293 $.
L’Italien Fedrerico Butteroni n’échappera quant à lui pas à la faux de l’impôt. Le traité américano-italien exempte les gains de jeu de l’impôt américain. Du coup, l’IRS n’aura effectué aucun prélèvement à la source. Or, l’Italie taxe les gains de jeu effectués dans des pays non membres de l’Union européenne. Butteroni perd du coup 47.90% de son lot, soit le plus haut pourcentage de tous les joueurs de cette table.
Patrick Chan de Brooklyn à New York n’aura pas ajouté de bonus à son lot de 1 001 020 $ versé en juillet. En tant que joueur professionnel, il doit payer son impôt comme travailleur autonome au niveau fédéral, de l’État et de la ville. Il perd 45.49% de son lot, conservant un total de 545 614 $.
Si l’on considère l’ensemble des taxes payées dans les différents pays impliqués, 10 080 122 $ seront ainsi retournés aux divers gouvernements, soit 42.95% de l’argent en jeu.
À noter que ces calculs ne considèrent pas les différents investisseurs potentiels des joueurs. Tous les casinos sont normalement légalement tenus d’offrir de partager les gains selon les investisseurs via le formulaire 5754, ce qui pourrait considérablement changer la donne au niveau de l’impôt. Or, l’organisation WSOP a toujours refusé d’honorer cette responsabilité, créant un véritable débat entre les joueurs et l’organisation.
Et si un Canadien y était?
Aucun Canadien n’était de cette finale 2015 du championnat. Si tel avait été le cas, comment ce dernier aurait-il été traité?
Le traité américano-canadien explique que les gains de jeu sont imposables à la source à la hauteur de 30% aux États-Unis. Ce dernier permet toutefois d’opposer les pertes de jeu de la même année fiscale à ce gain lors de la période des impôts afin de récupérer une partie ou la totalité du lot payé. On parle donc d’un impôt maximal de 30%.
Une fois au Canada, rien n’est tout à fait noir ou blanc. Les gains de jeu ne sont pas imposables au Canada. Si un amateur remporte un lot, aucun impôt additionnel ne sera donc prélevé. Il paiera donc un impôt net total de 0% à 30% selon ses activités de jeu aux États-Unis pour la même année que celle du gain.
Dans le cas d’un joueur professionnel toutefois, le bulletin IT-334R2 de l’Agence de revenu du Canada précise que :
De plus, un particulier peut être assujetti à l’impôt sur les revenus provenant du jeu lui-même, si ces activités constituent l’exploitation de l’entreprise de jeu; voir la décision le ministre du Revenu national c. Morden (1961) CTC 484, 61 DTC 1266 (Cour de l’Échiquier). La question de savoir si les activités d’un particulier sont telles qu’on peut considérer qu’il exploite une entreprise de jeu ou non est une question de fait que seul l’examen de tous les éléments pertinents et de toutes les activités du contribuable relatives au jeu permet de déterminer. Bien qu’aucun des critères ne soit déterminant, il faut tenir compte des critères suivants au moment de la détermination :
a) le degré d’organisation qui existe dans la poursuite de l’activité du contribuable;
b) l’existence de connaissances spéciales ou de renseignements privés qui permettent au contribuable de réduire l’élément de chance;
c) l’intention qu’a le contribuable de jouer pour le simple plaisir de jouer par rapport à l’intention de jouer de façon lucrative comme façon de gagner sa vie;
d) l’ampleur des activités du contribuable relatives au jeu, y compris le nombre et la fréquence des paris.
Bref, si le poker est votre revenu principal et que vous prévoyez rationnellement y effectuer un revenu d’emploi de manière stable et répétitive, il se pourrait que vous deviez alors considérer votre gain comme un revenu de travailleur autonome, avec une imposition conséquente.
Pour plus de détails sur l’imposition de gains de poker, nous vous invitons à consulter cet article.
Avez-vous payé de l’impôt sur un gain de jeu aux États-Unis?
Avez-vous payé de l’impôt sur un gain de jeu aux États-Unis entre 2012 et aujourd’hui? Tel qu’expliqué plus haut dans ce texte, il y a fort à parier que vous êtes en mesure de récupérer une partie ou la totalité du montant alors payé. Y arriver n’est toutefois pas chose simple alors que la procédure fiscale demande de nombreuses étapes et des formulaires précis. Complexe pour un citoyen canadien sans connaissance fiscale américaine!
Taxesdejeu.ca offre une solution clé en main afin de vous permettre de récupérer le montant maximal auquel vous êtes éligible. La compagnie s’occupe de tout, de l’étape initiale jusqu’à ce que vous receviez votre chèque de l’IRS! De plus, la méthode est sans risque alors que nous ne chargeons nos frais que lors de la réception du remboursement. Pas de remboursement signifie pas de frais à débourser! Si vous désirez récupérer vos taxes payées sur gains de jeu, il suffit de remplir ce formulaire. Nous nous occuperons du reste!