

Le désavantage principal de la tenue du plus grand championnat annuel de poker en sol américain est sans contredit l’impôt prélevé à la source sur les gains dépassant les 5 000 $. Certes, si vous avez la chance de résider dans l’un des pays étant soustraits à cet impôt via un traité avec les États-Unis, vous pouvez éviter cet impôt. Pour les joueurs des États-Unis et du Canada, s’il est facile de récupérer les taxes payées sur les sommes généralement remportées, il peut en devenir autrement pour les millions disputés lors de grands événements, comme le tournoi principal WSOP. Alors que la table finale du tournoi tenu cette semaine comptait cinq Américains et un Canadien, on peut véritablement dire que le vrai gagnant de cette finale fut l’IRS.
Le fiscaliste américain Russ Fox publie annuellement un récapitulatif des impôts payés lors de ce grand rendez-vous poker. Voici les conclusions auxquelles il est arrivé.
Rappelons d’abord que le grand gagnant du tournoi et nouveau champion du monde, Qui Nguyen, réside depuis 10 ans à Las Vegas. Du coup, en tant que travailleur autonome du jeu, il devra payer un impôt fédéral de 41.51%, soit 3 323 157 $. Heureusement pour lui, l’État du Nevada n’en ajoute pas une couche! Malgré l’énormité de la somme, il s’agit du 2e plus bas taux d’imposition en termes de pourcentage. Grand parieur avoué, parions que Nguyen aura différentes pertes à opposer à son gain, lui permettant de diminuer ce fardeau fiscal.
Gordon Vayo l’a moins facile. En effet, étant résident de Californie, ce dernier doit ajouter une taxe étatique à celle de l’IRS. Les deux taxes combinées lui feront perdre 51.46% du lot remporté. Il ne conservera ainsi que 2 262 428 $ des 4 661 228 $ remportés. Il s’agit du joueur le plus taxé de cette table.
Habiter New York tel que le fait Cliff Josephy est certes moins pire côté taxes qu’en Californie, mais pas de beaucoup. Ce dernier devra en effet remettre 48.50% de son lot à la fin de la présente année, soit 1 674 568 $ sur les 3 453 035 $ remportés.
Habiter à quelques bornes au sud, dans l’État du New Jersey, permet à Michael Ruane d’économiser près de 3% en taxes relativement à Josephy. En effet, avec la taxe imposée par le New Jersey, ce dernier devra remettre 45.75% de son gain, soit 1 178 525 $ sur ses 2 576 003 $ remportés. Malgré sa 4e place, Ruane n’empoche que le 6e plus large lot net.
Vojtech Ruzicka, malgré sa déception d’avoir bluffé son tapis complet, peut se consoler d’habiter la République tchèque. En effet, comme ce pays dispose d’un traité le soustrayant de l’impôt américain, il a ramené les 1 935 288 $ remportés avec lui. Il devra payer un impôt fixe de 15% à son pays, soit 290 293 $.
Kenny Hahhaert est quant à lui le plus chanceux du groupe. En effet, comme c’est le cas au Canada, les gains de jeu en Belgique ne sont pas imposables pour les joueurs amateurs. Ce dernier ayant un emploi comme directeur de tournoi de poker, il conservera les 1 464 258 $ remportés. Mieux encore, comme la Belgique dispose aussi d’un traité le soustrayant à l’impôt américain, il ne laissera aucun dollar derrière, ni aux États-Unis, ni en Belgique.
Griffin Benger, 7e, réside au Canada. Du coup, ce dernier aura vu son gain être coupé de 30% directement à la source, soit 375 057 $ sur les 1 250 190 $. Selon ses activités de jeu aux États-Unis en 2016, il pourra certainement récupérer une partie de ces taxes payées en casino en remplissant un formulaire 1040NR une fois l’année terminée. Pour l’instant, son impôt s’élève à 375 057 $. Reste à voir si Benger se qualifie comme joueur professionnel. Selon l’Agence de Revenu du Canada, toute activité, y compris le jeu, faite dans l’espoir réaliste d’effectuer un profit, est imposable. Or, la justice n’a pas jusqu’ici souvent donné raison à cette logique. Bref, son impôt ultime repose actuellement dans une zone grise. Revenu Canada tente actuellement d’imposer certains joueurs de poker du pays, mais aux dernières nouvelles, aucun dossier n’a été réglé, ni dans un sens ni dans l’autre.
Jerry Wong de Floride a la même chance que Qui Nguyen, alors que l’État n’impose pas de taxe supplémentaire à la taxe fédérale de l’IRS. En tant que professionnel, il paiement une taxe de travailleur autonome de 38.16 % sur ses 1 100 076 $ remportés, soit 419 776 $.
Fernando Pons ne paiera pas de taxes aux États-Unis sur son million remporté, mais son pays d’origine, l’Espagne, l’attend de pied ferme. En effet, ce dernier taxe les gains de jeu à hauteur de 45%, peu importe le montant et le lieu du gain. Ouch! Il remettra donc 450 000 $ au gouvernement.
Ultimement, 10 109 760 $ des 25 445 338 $ en jeu à cette table finale retourneront dans les divers coffres gouvernementaux. On parle là d’un taux d’imposition global de 39.73 %. L’IRS à elle seule conservera 8 108 024 $, soit plus que la somme brute versée à Qui Nguyen pour sa victoire.
Oubliez l’adage qui dit que la maison gagne toujours. Le vrai gagnant, c’est le gouvernement!
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